Plus de dix-huit mois de silence sur ce blog ! Plus de son, plus d’image !
Un jour, j’ai appris « par la bande » qu’un de mes amis chers s’était senti blessé par un de mes « billets d’humeur ». Je devrais plutôt dire « billet de mauvaise humeur » au cas d’espèce, même s’ils sont rares à pouvoir être qualifiés ainsi.
Jamais je n’avais souhaité blesser qui que ce soit. J’ai dépublié le post litigieux. Mais découvrir qu’une amitié pouvait ne pas survivre à quelques mots jetés là m’a atteint je le confesse.
L’amitié OU la liberté ? Cruel dilemme !
Sans arrêter d’écrire, j’ai cessé de publier.
Lorsqu’il était actif, ce blog avait trouvé une audience assez jeune (deux tiers des lecteurs avaient moins de trente ans de mémoire), probablement le fruit de mes activités dans le domaine de l‘éducation en milieu universitaire.
J’y parlais des sujets qui me tiennent à cœur, disons pour ratisser large de « responsabilité sociale » sous ses formes diverses. Un peu d’art et de littérature aussi, tant tout est lié. Beaucoup me disaient aimer son caractère singulier et son honnêteté intellectuelle.
Alors, il va revivre !
En janvier 2023, un sondage IFOP pour la fondation Jean-Jaurès et la fondation Reboot avait alerté sur le rapport des jeunes à la science et à certaines thèses complotistes.
En première lecture, le constat apparaissait alarmant, six jeunes sur dix estimant possible que la Terre soit plate, plus d’un sur quatre croyant au créationnisme et près d’un sur deux pensant que l’astrologie est une science…
En creusant un peu, le sondage se révélait en réalité un peu orienté : l’échantillon interrogé, les réponses binaires, la tranche d’âge choisie alors qu’entre 11 et 24 ans, on évolue beaucoup. Du coup, on faisait passer de façon un peu facile les jeunes pour de sombres crétins.
Je n’ai jamais eu le sentiment que cette génération (disons les « millenials » pour faire court) était plus « crétine » que les précédentes. Et quand on regarde certains plateaux de télé – même sur des chaines d’info de qualité – qui ressemblent plus aux soirées de l’EPHAD des oiseaux qu’à de réels lieux d’échange, il me semble qu’un peu d’humilité …
Comment se positionner comme citoyen face au basculement de nos sociétés dans l’ère dite de la « post-vérité », terme forgé par Steve Tesich dans un article paru en 1992 dans le magazine américain The Nation et démocratisé en 2004 par le livre « L’ère de la post-vérité » de Ralph Keyes ?
Sur la soutenabilité de nos modèles économiques, sur l’intelligence artificielle, sur le creusement des inégalités, le développement de mes activités de formation requiert plus de travail d’intelligence.
Oui, ce blog va revivre. Et peut-être, pourquoi pas, s’ouvrir à d’autres « plumes » ?
Et ce sera l’amitié ET la liberté.
Iconographie : Collection personnelle (merci Christophe !)
Après avoir travaillé en tant que banquier international pour des pays émergents, Laurent Lascols est devenu responsable mondial risque pays / risque souverain (de 2008 à 2013) puis directeur mondial des affaires publiques (de 2014 à 2019) pour Société Générale. Depuis début 2023, il est associé-gérant de ARISTOTE, un cabinet de conseil et organisme de formation dédié à la responsabilité sociale des entreprises (RSE), la finance durable et la finance à impact.