Londres sous la pluie … il y a des choses qui demeurent, et qui rassurent finalement !
Mais quelle histoire depuis ce référendum de juin 2016 ! La décision surprise des électeurs britanniques a alors fait entrer le Royaume-Uni dans un débat sans fin, et pour tout dire épuisant, mettant au jour des conflits aigus dans tout le Pays,
La fracture est partout : au sein des institutions, des corps intermédiaires, des familles … Le Parti Conservateur n’y échappe pas bien sûr, contribuant à l’empêchement du gouvernement. Même si à défaut de talent, on doit bien convenir que Madame May ne manque pas de courage dans son combat pour préserver l’unité de son Parti.
Il y a bien longtemps que la question européenne divisait le Parti Conservateur, même si une tendance s’était finalement dégagée depuis quelques années autour d’une conception « gaullienne » d’une Europe des patries, composant un vaste marché économique dépourvu de réels pouvoirs politiques, et respectueuse de la diversité des nations la composant.
C’est cette conception poussée à son paroxysme qui fonde l’impossible équation posée par le Brexit, telle que la résume avec limpidité Pascal Lamy, avec qui nous échangions ce soir : « aussi peu d’intégration politique que possible, avec autant d’intégration économique que nécessaire ». D’autres diraient : « le beurre, et l’argent du beurre ».
Cela s’appelle des intérêts bien compris. Car si les réformes de Margaret Thatcher ont indiscutablement contribué à la renaissance de l’économie britannique, dans les années 80, c’est bel et bien le Marché Unique qui fonde la prospérité britannique, en particulier celle de Londres.
L’échec à résoudre l’équation est un élément essentiel dans le débat des élections européennes qui s’ouvre sur le continent : il constitue en effet la démonstration de l’incapacité du discours populiste à concilier les protectionnismes en tous genres qu’il prône, et la prospérité des peuples.
Le national-populisme est peut-être un truc très tendance, mais appliqué à la construction européenne, il fera le malheur des Peuples.
Alors, n’y allons pas ?
Iconographie : Londres sous la pluie, 4 février 2019 (collection personnelle)
Après avoir travaillé en tant que banquier international pour des pays émergents, Laurent Lascols est devenu responsable mondial risque pays / risque souverain (de 2008 à 2013) puis directeur mondial des affaires publiques (de 2014 à 2019) pour Société Générale. En 2021, il a fondé Aristote, un cabinet de conseil et organisme de formation dédié à l’économie de l’environnement, la finance durable et la finance à impact.