Les empêchés

par | 2 Jan 2019 | Economie – Social

A l’occasion des fêtes de fin d’année, nous avons passé vingt-quatre heures chez des amis à Cayeux-sur-Mer, une ville de 2500 habitants située à l’ouest d’Abbeville sur la côte picarde, au sud de l’embouchure de la Baie de Somme,

Après avoir écouté les voeux du Président – vérité, dignité, espoir -, nous avons échangé, entre amis. Puis, sur la plage de galets, là où l’été s’installent les cabines de plage, nous sommes allés passer minuit. Sur le banc qui fait face à la mer, nous avons ainsi improvisé un buffet somptueux.

Il faisait froid, ce qui ne permettait pas de songer à s’éterniser. Personne n’a non plus envisagé un bain de minuit …

En retournant nous mettre au chaud, nous sommes passés devant une des deux boucheries de la ville.

Et ce message placardé sur la vitrine, que je laisse avec ses fautes d’orthographe :

« Chères clients et clientes

Suite à une activité trop faible l’hiver, je doit fermer la boucherie définitivement

les charges, la concurrence de trois marchés par semaine et la conjoncture actuel,font que cela devenais trop difficile pour continuer

Je remercie la petite minorité de cayolais qui nous ont été fidèle toute l’année depuis 4ans

Merci aux résidant des maisons secondaire,nos clients belges, aux résidant des campings pendant la saison de nous avoir fait confiance et apprécié nos produits

La proximité entre commerçants avec qui nous avons créer une amitié, merci a eux pour cette bonne ambiance durant ces 4 années

Bonne fêtes de fin d’année à vous

MERCI A TOUS »

La population de la commune, tendanciellement en baisse, est relativement âgée : d’après le recensement de 2016, le taux de personnes d’un âge supérieur à 60 ans (30,9 %) y est supérieur au taux national (21,6 %) et au taux du département de la Somme (21 %). Et plus féminine qu’ailleurs : 53,4% de femmes, à comparer à 51,6% au niveau national. Une petite quinzaine de commerces je dirais …

Alors, je ne sais si c’est normal : peut-être que la ville n’a pas besoin de deux boucheries, peut-être faut-il d’ailleurs manger moins de viande. Je ne sais non plus si c’est juste. Que sais-je de la gestion qu’a menée ce boucher, de la qualité de ses produits ?…

Mais à ce commerçant de Cayeux, que je ne connais pas, je souhaite malgré tout une bonne année 2019. A travers son message si touchant, si élégant, il restera ma première rencontre de 2019.


Iconographie : sur la plage de Cayeux-sur-Mer, 31 décembre 2018, minuit (collection personnelle)